En 2020, en dépit de la crise, il s’est créé 4,5 % de sociétés supplémentaires par rapport à 2019. Parmi les secteurs privilégiés, la livraison à domicile et les services aux entreprises.

Créer une maison d’édition début 2020, ouvrir une salle de sport en avril ou un restaurant parisien entre les deux confinements… Des paris fous ? Plutôt des projets lancés par des entrepreneurs décidés à aller contre vents et marées pour mener l’aventure à son terme. De manière surprenante, en effet, le cru 2020 en matière d’entrepreneuriat s’annonce excellent. Sur les douze derniers mois, le nombre de créations a augmenté de 4,5 % par rapport à 2019, qui était déjà une bonne année.

Ce bon résultat s’explique en partie par l’essor des services de livraison à domicile, lié aux deux confinements et aux restrictions sanitaires. Environ trois entreprises sur quatre, en effet, sont des entreprises individuelles et un quart seulement sont des sociétés. De septembre à novembre, 14 000 entreprises relèvent de la catégorie « transport et entreposage » : c’est le secteur qui contribue le plus à la hausse sur les trois derniers mois. Mais on compte malgré tout près de 13 000 créations d’établissements de restauration et hébergement, deux activités cruellement frappées par la crise, plus de 55 000 créations de services aux entreprises, près de 25 000 dans le secteur de la construction… Et l’année devrait se terminer en beauté, avec « un mois de décembre très fort », prévoit Guillaume Pepy, président d’Initiative France, un réseau associatif qui accompagne les projets de création.

La situation du marché du travail a aussi incité de nombreuses personnes à lancer leur propre affaire, plutôt que de chercher un emploi salarié

                         « On commence à voir deux publics qui existaient de manière marginale, poursuit M. Pepy. Les jeunes diplômés qui se rendent compte qu’ils n’ont aucune chance de trouver un poste dans une grande entreprise, en tout cas pour le moment, qui ont une idée et décident de la mettre à exécution. Cen’est pas forcément un prour toute la vie, mais c’est un antidote à la déprime. » Le deuxième public, selon le président d’Initiative France, est plutôt constitué de personnes qui ont bénéficié d’un plan de départs volontaires de leur entreprise et qui profitent de cette occasion pour lancer une idée depuis longtemps caressée, souvent pour mettre en œuvre leurs convictions autour du « monde d’après ». Ainsi, les créateurs se tournent-ils souvent vers des activités autour du local – produits ou savoir-faire –, autour du recyclage, de l’environnement ou de l’essor du vélo.

 

Ainsi Carine, adhérente à l’association Emploi Nouvelle Donne, récemment arrivée sur le Pays Basque et dotée d’une solide expérience en production graphique dans le domaine du luxe, a franchi le pas.

Après 18 mois de réflexion, d’études de marché, de démarches et de lenteurs dues à la crise sanitaire, s’appuyant sur ses convictions fortes et sur son énergie, elle a ouvert il y a quelques semaines son      Épicerie-Galerie au centre de Biarritz.

” J’ai toujours ressenti l’envie d’entreprendre explique Carine, j’avais développé au cours de mes années professionnelles des compétences en budget, gestion, rentabilité, et en 2018 j’ai sauté le pas. Aujourd’hui je suis ravie de recevoir mes clients dans une boutique à mon image, dont j’ai entièrement imaginé le concept, conjuguant sens artistique et goût des produits respectueux des hommes et de la terre”

J’AI UN PROJET, PAR QUOI COMMENCER? TROIS OUTILS PERMETTENT D’ACCÉDER DIRECTEMENT À UN ACCOMPAGNEMENT:
  • Chambres de Commerce et d’Industrie

Partout en France, les CCI proposent 5 jours pour entreprendre. Cette formation, éligible au CPF, coûte 525 euros. Son objectif est de donner un cadre et une méthode, notamment financiers et juridiques, aux porteurs de projet. Au programme : analyse du marché, stratégies marketing et financières, élaboration du business plan et choix du statut. Les apprentis se familiariseront avec les documents de relations contractuelles et les interlocuteurs institutionnels incontournables comme l’Urssaf.

  •  Compte Personnel de Formation

Tout travailleur à temps plein cumule sur son compte personnel de formation 500 euros par an ou 800 euros s’il est peu qualifié. Le montant est proratisé pour les temps partiels et les contrats courts. Alimentée par les entreprises, cette épargne donne le choix aux salariés ou demandeurs d’emploi de se former dans les domaines qu’ils jugent nécessaires, comme la création d’entreprise ou le bilan de compétences. L’application Mon compte formation donne un accès direct à l’inscription aux formations.

  • Pôle Emploi

L’opérateur public organise des ateliers pour un premier temps de dialogue sur l’entrepreneuriat mais son dispositif Activ’Créa est plus complet. A la suite d’un entretien individuel, Pôle emploi redirige le porteur de projet vers un prestataire pour un accompagnement de trois mois au maximum. Pôle emploi s’associe notamment avec le réseau d’incubateurs en innovation sociale La Ruche pour un programme proposant ateliers collectifs, rendez-vous individuels et mises en réseau locales.

 

http://epicerie-galerie-biarritz.fr

http://www.lesechos.fr

http://www.pole-emploi.fr

http://www.bayonne.cci.fr