La reprise économique amorcée avec le déconfinement semble s’accélérer en France, l’activité montrant des signes de dynamisme dans tous les secteurs, mais la fin de l’année reste incertaine et le gouvernement, prudent, tarde à ce stade à revoir sa prévision de récession pour 2020.

Les bons signaux se suivent et se ressemblent dès le début de l’été : l’activité du secteur privé s’est ainsi nettement redressée en juillet, en particulier dans les services qui ont été durement touchés par la crise, selon un indicateur provisoire très suivi, publié ce vendredi par le cabinet IHS Markit http://ihsmarkit.com

« La demande intérieure commence enfin à reprendre, un nombre croissant d’entreprises reprenant leurs activités, tandis que les dépenses des consommateurs commencent à retrouver des niveaux plus habituels »

Mais le Ministère des Finances a jugé ces résultats ” trop fragiles pour que nous révisions nos prévisions de croissance pour le moment”. Le gouvernement prévoit toujours une contraction de 11 % du produit intérieur brut (PIB) cette année, quand l’Insee table sur une baisse de 9 % et la Banque de France de 10,3 %.

Alors aujourd’hui, quelques jours après la reprise des activités scolaires, universitaires et professionnelles, comment s’organise la “nouvelle recherche d’emploi”, celle d’ après la crise? Comment aborder l’entreprise alors que celle-ci peine à rédiger ses prévisions de recrutement? Comment mettre à profit cette période mouvante pour renforcer son projet?

  • Pour avoir une vision à la fois réaliste, précise et globale du marché de l’emploi, je peux consulter la DARES: La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques est la direction du ministère du Travail qui produit des analyses, des études et des statistiques sur les thèmes du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Ce site reste une mine d’informations sur le niveau d’emploi en France par secteur d’activité…secteur géographique…métier. Sa consultation permet d’orienter mon projet en fonction des attentes du marché

https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/tableaux-de-bord/le-marche-du-travail-pendant-le-covid-19/tableaux-de-bord-hebdomadaires/article/situation-sur-le-marche-du-travail-au-20-aout-2020

  • Pour vérifier les compétences que je propose à l’entreprise, dépendantes de l’environnement de travail et liées à des performances attendues, je cherche à m’assurer qu’elles sont, toutes ou en partie, en adéquation avec ce “nouveau” marché:                                                                                                                                                                                                                   1/  Collaboration à distance: Dans les organisations où les équipes à distance, où les communautés virtuelles et réseaux sociaux prennent le pas sur les organisations verticales, savoir collaborer et coopérer à distance sera clé. Cela se traduit par :
    • Une grande qualité relationnelle : Ecoute, partage, empathie, communication  interpersonnelle, être en capacité  de se «connecter» aux autres et d’établir des relations riches et sincères. Cela suppose une grande connaissance de soi et des différences de profils psychologiques que l’on peut rencontrer.
    • Une maîtrise des outils de collaboration à distance, en synchrone (chat, vidéo-conférence, réunion virtuelle…) et asynchrone (forum, e-portfolio…).
    • Une maîtrise de plusieurs langues (comprenant  une parfaite maîtrise de sa langue maternelle et de l’anglais) et une sensibilité aux différences multiculturelles.

            2/  Communication au travers du numérique:

  • Rechercher, accéder, filtrer, et synthétiser les informations pertinentes d’une manière critique et systématique.
  • Générer son propre contenu représentant une vraie valeur ajoutée pour les autres au-delà du simple partage. Cela suppose de développer une pensée critique permettant de construire des concepts et donner du sens.
  • Produire et diffuser des contenus multimédias adaptés (Blog, videocasts, slideshare…).

              3/ Agilité et adaptation

La fragmentation des parcours professionnels nous poussera à développer une transversalité en termes d’expertises, de savoirs et d’expériences. Nous serons amenés à nous adapter aux diverses évolutions. L’agilité dont vous ferez preuve et  votre capacité à piloter le changement sera alors un facteur clé de succès. Cela implique de développer :

  • Une grande tolérance à l’incertitude et aux idées nouvelles
  • Ses connaissances dans plusieurs disciplines
  • Une grande propension à changer en continu

               4/ Créativité et sens de l’innovation

La créativité est la capacité à apporter un regard nouveau sur des questions nouvelles. Et elle peut se développer !

  • D’une part par une grande ouverture aux nouvelles formes d’idées, d’expériences qu’elles soient culturelles, artistiques, ou professionnelles
  • Par une maîtrise des outils favorisant la créativité qu’ils soient individuels ou collectifs (questionnement, expérimentation…)

                5/ Organisation efficace:   La multiplicité des échanges parfois stériles, la masse d’information grandissante, l’appel des distractions et la diversité des projets à mener en parallèle nous forceront à développer une grande productivité personnelle pour pouvoir atteindre nos objectifs, notamment sur 3 points :

  • Le temps restera une ressource rare. Les bonnes pratiques en termes de gestion du temps et des priorités devront être maîtrisées par chacun.
  • La gestion de son environnement de travail, qu’il soit à distance ou au bureau, physique ou virtuel doit permettre à chacun d’accéder efficacement à tous les sujets en cours. Saisir l’opportunité d’automatiser ses tâches routinières grâce aux différentes applications proposées ou développées par vous. Le codage devrait ainsi rentrer dans les compétences de bases que tout le monde  devra maîtriser
  • Enfin par un environnement propice à apporter des idées nouvelles et à y consacrer du temps

                 6/ Apprendre à apprendre: Chacun d’entre nous devra dédier au moins 20% de son temps à renouveler ses compétences pour rester employable et s’efforcer de coller à celles requises par l’évolution du marché du travail. Nous devons développer pour cela une culture de l’auto-formation et définir notre stratégie d’apprentissage dans notre écosystème (entreprise, réseaux, écoles, communautés)

http://travail-emploi.gouv.fr/formation-professionnelle

Plus que jamais, votre tolérance au changement, votre capacité d’adaptation à de nouveaux environnements, votre curiosité et votre envie d’accéder à de nouveaux défis vont être sollicités, c’est le moment de les mobiliser et de les renforcer!

Martine Echinard