Après plusieurs années de quasi calme plat, le nombre d’emplois dans le secteur des éco-activités a crû de 5,4 % en 2017. Une tendance principalement tirée par l’essor de l’agriculture biologique et la montée en puissance des investissements dans les énergies renouvelables.

J.Cossardeau. www.lesechos.fr 25 mai 2019

Une telle progression ne s’était pas vue depuis dix ans. En 2017, le nombre d’emplois dans les éco-activités a bondi de 5,4 %, frôlant les 466 000 emplois en équivalent temps plein (ETP), soit 1,8 % de l’emploi intérieur total en France. Le Commissariat général au développement durable (CGDD), qui rapporte cette évolution très positive dans  une étude publiée ce mardi, la met sur le compte d’une « conjoncture favorable », marquée par une hausse de 4,7 % de la production dans les différents secteurs de l’économie verte et de 4,3 % de leur valeur ajoutée.
Autre donnée intéressante : les 24 000 emplois verts supplémentaires comptabilisés en 2017 correspondent à une hausse, proportionnellement, bien plus élevée que dans l’ensemble de l’économie (+1 % en 2017). En outre,
 « cette orientation se retrouve dans la plupart des domaines d’activité ayant pour finalité la protection de l’environnement ou la gestion des ressources », indique cet organisme dépendant du ministère de la Transition écologique et solidaire. Son étude ne signale qu’une seule baisse d’effectifs, dans le secteur de la gestion des ressources en eau (-8,5 %).

10 700 emplois gagnés dans le bio

Partout ailleurs, l’emploi progresse substantiellement et tout particulièrement dans le domaine dit de « la réhabilitation des sols et des masses d’eau ». En hausse de 13 %, les effectifs de cette « branche » du secteur de la protection de l’environnement s’élèvent à 96 150 personnes. Une progression largement tirée par l’essor de l’agriculture bio où le nombre d’actifs explose (+ 14 %). Le CGDD ne recense ainsi pas moins de 10 700 emplois supplémentaires sur un an dans les exploitations en mode de production biologique. « Il faut remonter aux années 2009-2010 pour observer un rythme de croissance plus élevé », indique l’étude.
Cette embellie va de pair avec le développement des surfaces certifiées « bio » (+17 %) et celles en conversion (+6 %). Elle ne suffit cependant pas à compenser la baisse régulière de l’emploi dans l’ensemble du secteur agricole (-1,6 % en 2017). « Il s’agit davantage de transformations d’activité que d’activité nouvelle à l’échelle du secteur », précisent bien les experts du CGDD.

2,2 % de la production nationale

Les créations nettes d’emplois verts sont davantage présentes dans le secteur des énergies renouvelables. Leur nombre a augmenté de près de 10 % en 2017 portant l’effectif total à 55.150 actifs. La raison ? Une reprise des investissements, portée par des raccordements en forte hausse. Il a fallu également davantage de bras pour installer les pompes à chaleur et fabriquer des turbines.
Le recyclage et la récupération de matériaux, eux aussi, ont donné nettement plus de travail en 2017 (+ 5,2 % d’emplois). Tout comme les activités de maîtrise de l’énergie (6,1 %), notamment dans l’isolation thermique des bâtiments qui constitue l’un des grands enjeux de la transition écologique.
A noter que la production dans les éco-activités a atteint près de 87 milliards d’euros en 2017, soit 2,2 % de la production française totale. Et que la valeur ajoutée (31,5 milliards), représente 1,5 % de celle de l’ensemble des activités du pays.