85% des emplois de 2030 n’existent pas encore
L’intelligence artificielle, la robotique ou la réalité virtuelle transforment les métiers existants et en créent de nouveaux. Comment se positionner sur les emplois d’aujourd’hui et de demain? Quelques éléments de réponse

 

La révolution du numérique est en marche. Selon une étude publiée par Dell et l’Institut pour le futur, 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore. L’intelligence artificielle ou la robotique vont non seulement transformer en profondeur les métiers existants mais en créer de nouveaux, dont on peine encore à dessiner les contours, comme les éthiciens (experts en questions éthiques soulevées par les progrès scientifiques et techniques)  ou les psydesigners (ergonomes chargés de la gestion de la donnée de manière à ce que les informations livrées par l’IA, assistant vocal par exemple, soient pertinentes et intelligibles par le client. NDLR)

Certains métiers de demain sont toutefois déjà une réalité. Roboticien, data scientist, pilote de drone civil, imprimeur 3D, BIM manager…. Les entreprises s’arrachent ces profils rares qui concernent beaucoup de secteurs professionnels.
Nombre de ces métiers sont accessibles à des titulaires de diplômes de niveau bac + 2 (BTS, DUT) ou bac + 4/5 (master, titre d’ingénieur) mais pas seulement…

10000 FORMATIONS AUX MÉTIERS DU NUMÉRIQUE

Le 5 avril dernier, dans le cadre du Plan d’investissement dans les compétences, le gouvernement a annoncé que 10 000 formations aux métiers du numérique seraient proposées aux populations éloignées de l’emploi : décrocheurs scolaires, demandeurs d’emploi, seniors en voie de reconversion…
Ces formations visent à amener des personnes de niveau bac ou inférieur vers les métiers du développement web, de la maintenance, de l’exploitation et de la sécurité . Pôle emploi sera bien sûr en première ligne sur ce programme, aux côtés de la Grande école du numérique qui labellise les écoles de code dispensant ce type de formation.

LE POINT DE VUE D’UN EXPERT:

Jacques Froissant, PDG du cabinet de recrutement Altaide.

L’avenir est aux esprits agiles

Transformation numérique des entreprises oblige, la demande pour ce type de profil est particulièrement soutenue. Selon la dernière enquête Besoins en main d’œuvre (BMO http://statistiques.pole-emploi.org/bmo/) de Pôle emploi, les informaticiens se classent deuxièmes juste derrière les aides à domicile et les aides ménagères dans le top 15 des métiers en tension.

Au-delà du diplôme, exercer un métier dans le numérique nécessite d’adopter un état d’esprit agile. Les technologies évoluant, il faut sans cesse se remettre en cause et acquérir de nouveaux savoirs. « Il faut apprendre à apprendre »

Au-delà de la formation initiale et des expériences professionnelles mentionnées sur un CV, la personnalité du candidat et ses compétences comportementales (la capacité à travailler en groupe, la résistance au stress…) entrent en ligne de compte. Les esprits curieux ont tout l’avenir devant eux.

« La révolution provoquée par le numérique est aussi importante que la révolution industrielle. Pour s’adapter à la nouvelle donne, les professionnels devront faire preuve d’une grande agilité et se former tout au long de leur vie.

Dans les années 60, 70, ou 80, la formation initiale vous mettait sur les rails d’un parcours professionnel tout tracé d’avance. Aujourd’hui, quand j’interviens en école, je fais passer le message aux jeunes diplômés. Dans dix ans, vous exercerez très différemment le métier auquel vous vous destinez. C’est d’autant plus vrai que vous évoluez dans le numérique. Cinq ans dans le digital équivalent à dix ans dans l’industrie.
Il faut donc apprendre à apprendre. Si vous restez figés sur vos acquis, vous reculez. Ce n’est pas qu’un phénomène générationnel. Je rencontre des actifs de 50 ans qui ont pris le tournant du digital d’eux-mêmes, en s’autoformant, en assistant aux conférences.

Depuis 30 ans que je fais ce métier, j’ai toujours recruté les candidats sur leur personnalité. Mais, avec la transformation numérique en cours, les compétences comportementales comme la curiosité, la capacité à travailler en mode collaboratif prennent une importance accrue. »

D’où l’intérêt, de faire dès aujourd’hui l’inventaire des compétences acquises au cours de nos expériences professionnelles, et de les préparer à cette mutation.

http://www.pole-emploi.fr

http://www.altaide.com

http://travail-emploi.gouv.fr/grands-dossiers/plan-d-investissement-competences/article/10-knum-10-000-formations-au-numerique